Mexicaine punk ou Esmeralda capiteuse ?

Stéphanie Renouvin, de l'info au chant

On connaissait la journaliste Stéphanie Renouvin, 31 ans, en rigoureuse messagère de l’actu sur le petit écran. On la retrouve chanteuse, au cœur d’un univers féérique et ténébreux. Récit d’une métamorphose.
Avant. Il a fallu à peine deux semaines à Canal + pour la bombarder sur le JT de la mi-journée. Elle a animé pendant deux ans la Matinale aux côtés de Bruce Toussaint. On l’a vue aussi aux commandes de « Starmag » sur TPS Star.
Aujourd’hui. Elle a démissionné pour lancer son groupe, BounS, qui cartonne sur Myspace avec 300 visites par jour. Elle chante, écrit, compose. Avec son complice, le compositeur Olivier Bovis, ils ont déjà été approchés par trois labels pour leur futur album. A l’horizon, “un joli concert”, en juin, à Paris.
Avant. Elle a croisé des gens qui ont compté.
Aujourd’hui. Ils comptent encore. “Rodolphe Belmer (ndlr directeur général de Canal+) me soutient, tout comme Pierre Lescure, grâce à qui j’ai donné un concert privé au théâtre Marigny.“
Avant. Elle racontait le réel – “Il s’agissait de mettre des mots dans l’ordre le plus percutant possible.” Et se demandait parfois “ce qu’(elle) foutait là, quand les autres avaient des érections à l’idée d’être les premiers à balancer une info.”
Aujourd’hui. Elle raconte ses fictions intérieures. Un monde à la Tim Burton – petites fleurs et grandes frayeurs- qu’elle convoque d’une voix cristalline, sur des mélodies de princesse tout droit sortie d’un Walt Disney version électro-lyrique. Ou quand la grâce fracasse le réel.
Avant. «_Interviewer des chanteurs, c’était l’horreur : je rêvais d’être à leur place… Ou de me taire pour les écouter chanter._»
Aujourd’hui. Elle écoute jusqu’aux larmes Björk, Barbara, Benjamin Biolay, Camille, Debussy.
Avant. Elle a dû voir trente fois “West side story”.
Aujourd’hui. Elle a toujours le sens du spectacle. “J’aime les performers. Le coup du mec avec sa gratte qui chante son évier bouché, ça me gonfle.“
Avant. Elle tentait de déjouer un malentendu tenace : “Je ne suis pas Gudrun ! J’ai un physique d’hôtesse de l’air suédoise, mais à l’intérieur, je suis une Mexicaine punk!“
Aujourd’hui. Sur scène, elle campe mille personnages et se révèle, tour à tour, Esméralda capiteuse, “Desperate housewife” au bord de la crise de nerfs ou Blanche-Neige en quête de plaisirs inédits au fond des bois…
Avant. Elle a longtemps mis son désir de chanter en sourdine. “Mais ce qui compte, c’est le chemin, non ?“
Aujourd’hui. Elle sonne juste, tout simplement.

TéléObs. Marjolaine Jarry

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